1er mai

Paris, 1er mai, fête du travail. Une date que je considère importante dans le calendrier des rassemblements puisque c'est l'une des manifestations majeures de l'année. Au vue du contexte politique actuel, la tournure des évènements était crainte de la part de beaucoup y compris de la mienne. L'idée d'aller prendre des photos de ce qu'il se passait n'était pas évidente de plus que la pluie s'est ajoutée au programme.

En réalité cette manifestation me faisait presque peur, après les différentes scènes de violences que l'on avait pu observer lors des rassemblements précédents, il me semblait impossible d'y échapper aujourd'hui. Je me suis donc mis à regarder les differents lives proposés par differents types de medias comme les journaux, les chaines televisées et les photographes indépendants pour avoir différentes visions de l'ambiance dans le cortège; malheuresement, cela n'a pas eu l'effet recherché, me confortant dans cette idée de ne pas y aller, et que au pire " ce ne sera pas la dernière manifestation de ta vie". Mais l'idée pour moi de louper cette évènements me rendait fou, je suis donc parti avec mon appareil direction place de la Bastille, un point en amont du cortège pour prendre de l'avance et prendre la température autour avant de rentrer dedans. Après avoir tourné 10 min dans le quartier pour trouver une rue où les CRS voudraient bien nous laisser rentrer , je suis au milieu de la manifestation, malheuresement pas avec les bonnes personnes, on entend des vitrines céder, suivi d'une pluie de lacrymogène et d'une charge de forces de l'ordre reprimé par un grondement collectif, expliqué par une tension à son comble, composé de cris, de menaces de mort et de jets de projectils en tout genre.

Cette partie du cortège continue en direction de la place tandis que je me mets en arrière pour observer l'entrée place de la Nation. De loin, je vois de nombreux projectiles voler, coktails molotov et autres, me demandant si ce n'est déjà pas le moment de rentrer, mais après une petite réflection, je continue et décide de me rapprocher pour voir ce qu'il s'y passe, un moment d'accalmie, c'est maintenant. Je me retrouve donc contre mon coin de rue et y resterait une grande partie de la manifestation car protegé du canon à eau et assez loin voir les charges des forces de l'ordre venir.